Ceci ne s’est pas fait par hasard et encore moins sans effort. Avant d’être technique (donc conventionnel), le combat était avant tout d’ordre politique et il fallait placer la barre à ce niveau.
Tout cela s’est déroulé entre 1999 et 2006. Dans les rues, dans les locaux de la sécurité sociale et dans ceux des mutuelles, devant l’ARS, à l’aéroport, dans les journaux, les télévisions locales et en métropole… avaient résonné le son de nos cris de colère et de souffrance. Cela avait été chaud, dense.
Nous faisions de l’image, de l’agitation en essayant de rester sur le route. Parfois nous étions « limite » et nous avons même grillé certains feux.
Une des actions à la CGSS se sera terminée au poste de police de Malartic, après un petit accompagnement dans le panier à salade pour deux heures d’entretiens cordiaux qui n’auront débouché sur aucune plainte.
A une autre occasion un policier, « à l’insu de son plein gré », aura maladroitement visé et atteint le crane du leader sans pour autant que celui-ci ne capitule.
Un infirmier sera blessé plus gravement dans une autre action.
Mais nous aurons également su montrer notre capacité à instruire nos dossiers. Plus de 1500 pages auront été produites dans 8 dossiers, présentant les nombreux décalages qui existaient (et existent toujours) entre la métropole et la Réunion. Une étude comparative sur les véhicules portait sur plus de 504 modèles et affichaient un différentiel moyen de 34 %…
Pendant ces sept années, à Paris (une dizaine de déplacements) et à la Réunion (un nombre incalculable de rendez-vous), nous avons rencontré les conseillers des présidents de la République qui se sont succédés, MM. Jacques CHIRAC et Nicolas SARKOZY ; ceux de leur premier Ministre : MM. Lionel JOSPIN, Jean-Pierre RAFFARIN, Dominique de VILLEPIN ; ceux de leurs ministres de la Santé, Mme Elisabeth GUIGOU, MM. François FILLON, Jean-François MATTEÏ, Jean-Louis BORLOO , DOUSTE-BLASY, XAVIER BERTRAND. (C’est d’ailleurs ce dernier qui signera l’arrêté du 28 février) ; ceux de leurs ministres de l’Outre-mer : M. Daniel VAILLANT, Mme Brigitte GIRARDIN, M. François BAROUIN.
C’était hier ! Pourtant certains anciens ont préféré oublier.
A l’époque dans une sphère syndicale qui il est vrai ne nous appréciait pas beaucoup (et nous avait virés quelques années auparavant!), dans la lointaine métropole, certains avaient revendiqué opportunément cette victoire comme étant la leur. Tout le monde savait qu’ils n’avaient rien fait et que c’était notre sang qui avait coulé. Nous y étions et pas eux. Les images le prouvent. Mais qu’importent les mensonges et la gloriole, aujourd’hui les kinés de tout l’outremer, les infirmiers, les orthophonistes, les orthoptistes, continuent de percevoir le fruit de nos efforts. Et c’est très bien ainsi.